Être efficace énergétiquement ?
Le temps n’est plus à remplir les datacenters de serveurs surpuissants dopés à grand renfort de mémoire. Nous devons désormais concevoir un numérique plus réfléchi, plus sobre, et surtout plus efficace. En tant que fournisseurs de services, nous avons la responsabilité d’imaginer des systèmes réellement efficients, adaptés aux usages réels plutôt qu’aux excès d’hier.
Notre approche technique repose sur un principe simple : faire travailler le client plutôt que le serveur. Les applications s’exécutent côté utilisateur, sur des appareils qui ne sont allumés que lorsqu’ils sont utilisés. Leur consommation énergétique est donc directement liée à l’action de l’utilisateur, et non à la nécessité de maintenir des machines surdimensionnées en fonctionnement permanent.
Les serveurs, eux, sont volontairement minimalistes : ils n’hébergent que la logique essentielle, en particulier la sécurité des données et les services critiques. Le tout est basé sur une architecture cloud native, pensée pour s’adapter automatiquement aux besoins. Moins de trafic signifie moins d’instances… donc des serveurs éteints lorsqu’ils ne sont pas nécessaires. Résultat : moins d’électricité consommée, moins de climatisation, et donc un impact environnemental réduit sur toute la chaîne.
Développements et Tests
Pour nos phases de développement et de tests, nous nous appuyons sur un cluster Nomad constitué de 4 Raspberry Pi 4 (4 Go de RAM chacun, SSD externe), pour une consommation totale d’environ 35 W avec l’ensemble du réseau associé.
Cette plateforme volontairement limitée en ressources n’est pas un frein, bien au contraire :
- elle révèle immédiatement toute mauvaise conception logicielle,
- elle nous oblige à optimiser chaque fonctionnalité,
- elle garantit que l’ensemble de nos développements fonctionne parfaitement sur des architectures ARM, plus sobres et de plus en plus répandues.
En résumé, cet environnement nous force à construire mieux : plus léger, plus propre, plus efficace — et plus responsable.
Une architecture pensée pour durer
La durabilité n’est pas qu’une question de matériel : elle dépend surtout de la capacité d’un système à rester simple, lisible et facilement maintenable. En éliminant les couches inutiles et en favorisant des composants légers, nous réduisons non seulement l’empreinte carbone, mais aussi les risques de dette technique. Les mises à jour sont plus rapides, les déploiements plus sûrs, et les incidents plus rares.
Moins de données, mieux utilisées
Un autre pilier de notre démarche consiste à limiter les échanges réseau au strict nécessaire. Nous évitons le stockage inutile, nous compressons ce qui peut l’être et nous privilégions des formats modernes, compacts et durables. Une donnée qui ne circule pas, c’est de la bande passante économisée, mais aussi une réduction directe de la consommation énergétique des serveurs et des infrastructures intermédiaires.
Sobriété ne veut pas dire régression
Il ne s’agit pas de “faire moins”, mais de faire mieux. Nos choix techniques permettent d’offrir des applications plus rapides, plus fluides et plus fiables, tout en consommant beaucoup moins. La puissance n’est plus dans le matériel, mais dans l’ingéniosité. Un service plus efficace pour l’utilisateur, un impact minimal pour la planète : c’est l’équation qui guide nos décisions.